Enviado por Aida Touré el Jue, 18/12/2014 - 17:51

 

Expression libre – libre expression – texte libre  –  méthode naturelle
 Atelier du 1er Salon international Camerounais à Yaoundé  -  4_5_6 décembre 201
Le processus de création est plus important que le résultat fini.
 
« La libre expression est la pédagogie la plus sûre pour faire des intérêts profonds de l’enfant la base d’une acquisition personnelle et d’une formation d’expérience »                   Elise Freinet  (L‘enfant artiste)
« Tous les êtres humains pensent et ont besoin de manifester cette pensée. C’est l’essence même de la vie de l’homme. »    Nicole Biziau
 
Dans cet atelier, il s’agit de permettre aux participants d’être en position d’auteur, de se construire des apprentissages dans une démarche de création en langage écrit,  d’explorer la libre écriture collective, les ateliers d’écriture, le cahier d’écrivain.
Pour cela, je m’appuie sur différents postulats :
Le droit pour chacun(e) de s’exprimer, d’éprouver le plaisir de se dire, de traduire ses émotions, ses ressentis, ses angoisses pour s’en libérer.  La liberté d’expression dans la joie et le plaisir de faire.
Tous les savoirs sont dans le monde, "Personne ne sait tout,  mais tout le monde sait quelque chose..." chacun en a quelques uns. Chacun a quelque chose à dire, à affirmer.  
On n’apprend pas tout seul mais avec d’autres.

Favoriser en toute sécurité les PREMIERS PAS DANS LA LIBRE ECRITURE  en espérant que le plaisir de découvrir, l’émotion et de la joie de connaître, participent à la construction de savoirs,  langagier et pédagogique.

Le droit de créer en utilisant le langage écrit, parmi les six formes d’expression que propose Paul Le Bohec : langage oral, écrit, mathématique, corporel, artistique,  musical. 

 

 

1. La libre écriture collective : écRIRE Il s’agit de partir de l’expression de chacun, de s’engager dans une création en éliminant toute possibilité de jugement par le travail collectif qui met chacun des participants à l’abri du regard négatif. Il faut évacuer tout soupçon d’anxiété. 
Le mot tournant : On écrit un mot, sur une feuille, n’importe lequel, celui qui vous vient à l’esprit ; On est libre ; Au signal on passe la feuille au voisin de gauche et ainsi de suite. Ne réfléchissez pas, faites tourner rapidement les feuilles.
On s’arrête et on lit à haute voix (quelques volontaires), puis tous ensemble (beau chahut, rires), puis on jette la feuille au panier… pas trop traumatisés ! 
La phrase tournante : 2 à 5 mots ? Vous êtes libres.
Lecture à haute voix… une énergie de fantaisie commence à se libérer naturellement, desserrement des contraintes, détente, délire
L’histoire tournante : On écrit une ou deux lignes d’une histoire et l’autre la continue…prenez la 1er idée qui vous passe par la tête.
On lit successivement toutes les feuilles car davantage d’efforts et d’engagements. Chacun peut apprécier l’accueil positif du groupe sur certaines de ses interventions.
L’injure tournante : pour aller jusqu’au bout de la non censure une injure ou en inventer.
Le vers tournant : Vous écrivez une ligne poétique ou deux. La poésie, c’est la parole libre. On ne se préoccupe pas de la rime. On est libre.
L’animatrice doit s’engager et engager le groupe, chacun dans la liberté de s’engager au niveau qu’il voudra, avec sincérité et expression profonde. 
Le marché aux poèmes : Au lieu de jeter les feuilles, on les refait passer et chacun relève au passage des phrases qui lui plaisent pour les inscrire sur une feuille blanche. On peut se contenter de recopier simplement, sans ajout, on peut retravailler dessus
On peut lire ou non, on peut garder ou afficher… On est libre
 
2. Les ateliers d’écriture : une écriture individuelle ou une écriture en dyade, un échange à quatre, quelques exemples d’amorce, quelques écrits qui sont ensuite lus sur la base du volontariat aux autres.
A partir d’objets cachés : 3 objets cachés séparément. Le participant touche le premier objet et y associe deux mots (adjectif, verbe, couleur, odeur…) qu’il note. Il répète l’action pour le second puis le troisième objet. Il reprend sa place et invente un poème
A partir d’un cours extrait de texte : choisir six mots et écrire une histoire
A partir d’une photographie : Observe et écris tout ce que tu ressens quand tu regardes ce document
A la manière de …
A partir d’un fichier de mots : recueil de mots en lien avec le quotidien de la classe  (jours de la semaine, prénoms, mots rencontrés dans des textes)
A noter le fichier cycle 3 Expression poétique « Gouttes de mots » des Editions ICEM
 
3. Le Cahier d’écrivain : éCRIre Inviter l’adulte à écrire librement…
Il s’agit d’amorce, d’éclosion propre à chacun. Pas de consigne car ici, il n’y a pas de réponse attendue, juste un cadre posé. Dans la classe, tous les jours, 15 à 20 mn, inscrit dans l’emploi du temps, un travail personnel où l’enfant a le droit d’écrire, de dessiner ou de ne rien en faire.
C’est l’outil indispensable pour mettre la personne, l’apprenant dans toute sa singularité, en situation vraie d’auteur et lui redonner sa dimension de sujet en respectant la façon dont il se construit et aborde les apprentissages.
C’est le valoriser en lui permettant de s’exprimer en tant qu’individu, de faire émerger en lui ses potentiels, en l’aidant à prendre conscience de ce qu’il sait, de ce qu’il connaît, le rendre capable de s’approprier des apprentissages, qu’il peut transmettre à d’autres et qu’il peut recevoir des autres, par les choix de textes.
 
L’aménagement de l’espace s’est organisé en fonction des différentes  expérimentations, (écriture tournante, travail de  groupe…) 
 
La méthode naturelle d’apprentissage du langage écrit est un concept qui part des propositions qu’apportent les élèves. C’est une vision de l’apprendre qui se fonde dans l’expression de l’enfant, en partant de l’écriture de leurs mots, de leurs phrases. Etre producteur entraine la nécessité de recherche d’écriture, favorise la mémorisation, donne des repères dans un vocabulaire et un registre de la langue qui est le sien et qui respecte ses possibilités.
Elle permet à l’enfant qui s’exprime de mobiliser son intelligence pour aller vers le monde et vers les autres, d’arriver à les comprendre et les respecter, et ainsi trouver sa place à partir de l’utilisation de notions et de savoirs faire qui lui deviennent nécessaires. 
 
 
 Cela nécessite pour l’enseignante une posture d’accueil de l’expression de l’enfant dans tous les domaines, une capacité à s’adapter à ce qui est évoqué et proposé, pour rebondir et mettre en lien.