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Inviato da Antoinette Men… il 06/02/18 – 14:38

LA COOPÉRATION

 

La coopération est le contraire de l'individualisme, de l'égoïsme, de l'oppression, de la déprédation des ressources communes, de la guerre.

Éduquerà la coopération est nécessaire pour s'intéresser aux valeurs collectives et donner un sens à la vie, pour imaginer et construire de meilleurs mondes.

Dans le monde actuel, marqué par de fortes inégalités et individualismes destructeurs, éduquer en coopération est nécessaire pour construire l'équilibre social, lutter contre l'iniquité et l'injustice, pour que les droits fondamentaux soient reconnus à tous les êtres vivants et que chacun assume sa responsabilité.

Dans un monde où le conflit est trop souvent le nombre de relations sociales et le langage des armes est de plus en plus fort, il est nécessaire d'éduquer à la coopération:

• trouver un intérêt pour les valeurs collectives et donner un sens à la vie, imaginer et construire de meilleurs mondes

• construire l'équilibre social, lutter contre l'iniquité et l'injustice (données dernier rapport ISTAT)

• reconnaître les droits de tous les êtres vivants et sauvegarder la vie sur la planète

• pour une véritable culture de la paix

Coopérer, dès les premières années de la vie, c'est se reconnaitre soi et l'autre, développer la capacité d'écoute, de donner et de recevoir la confiance, de savoir travailler ensemble avec un projet commun, être accepté et reconnu avec sa propre identité et sa propre histoire et être enrichi en comparant les identités et les histoires des autres. L'expansion de la perception, la construction de la solidarité plutôt que le renforcement de la concurrence et de l'inégalité, empêchent la formation de représentations de faits sociaux rigides et immuables.

Dans l'école, la coopération se développe si l'environnement éducatif est conçu pour accueillir, interagir, développer des relations réciproques dans le concret de l'action quotidienne, s'il y a appréciation, curiosité et écoute de la part des adultes et que le jugement est interdit. Donner à chacun, et à chacune, la possibilité d’avoir, à l'école, le point de rencontre des raisons les plus profondes de leur vie et de leur propre recherche » (A. Canevaro).

Cela signifie, agissant quotidiennement, agissant sur l'espace et le temps, établissant démocratiquement un ordre dynamique de composition et de recomposition, mettant en œuvre une pédagogie de la recherche et de la narration, étudiant des stratégies pour valoriser chacun /chacune permettre de se sentir bien ensemble, éprouver le plaisir de faire, l'émotion de savoir, d'agir de façon réfléchie et partagée, se découvrir égal et différent.

Cela signifie mettre en place une école sociale et de laboratoire, un gymnase de la démocratie, mais,  en même temps, une nouvelle agora ouverte sur le territoire, lieu de rencontre, de réflexion et de culture.

Une école vivante avec une IDENTITÉ, un système de mémoire et de documentation, sous-jacent à sa propre culture.«L'action de coopération est analogue à la formation d'un groupe: le groupe et la tâche constituent un système et le changement dans l'une des parties du système modifie tous les autres déclencheurs. » S. Asch (dans Social Psychologie, SEI)

Freinet a défini son enseignement comme un ensemble de «techniques» et a affirmé que chaque technique a une valeur formative s'il s'agit d'une technique de vie insérée dans un système de valeurs. L'ensemble des techniques modifie le cadre, le rythme, les règles de l'école à travers les pratiques, les outils, la mise à disposition des conditions opérationnelles, crée les conditions pour grandir ensemble dans une dimension sociale, vaincre le conditionnement négatif, les différentes formes de marginalisation, rigidité perceptive et culturelle, les stéréotypes, l'ethnocentrisme, la prise de points de vue partiels.

Intervenir sur de telles idées, élargir la perception, construire la solidarité plutôt que renforcer la concurrence et l'inégalité, évite que les représentations des faits sociaux deviennent rigides et immuables.

F. Oury, père de la pédagogie institutionnelle, ajoute que «les relations humaines (sous-jacentes aux techniques) sont éducatives» car elles enrichissent les perceptions mutuelles.

Une classe organisée en coopération n'est pas un monde en soi, mais un système complexe et cohérent en évolution, qui crée ses propres «institutions», qui fonctionne grâce à des stratégies ou des projets qui ne sont pas linéaires ou basés sur des paramètres d'efficacité. 'Sensibiliser, réfléchir sur la façon de réguler la vie commune, sur la façon de prendre en compte les opinions et les droits de tous, est un chemin à travers l'ensemble de l'expérience scolaire, formant des citoyens /citoyennes et des hommes et des femmes actifs. Mario Lodi, commentant une session budgétaire de la coopérative dans sa classe, affirme l'importance de «rendre compte aux autres», de partager la responsabilité, d'assumer le bien commun comme valeur dans un pays soumis au familier amoral, de déréglementer la phase du capitalisme que Ph. Meirieu appelle «compulsif».

La coopération est la voie et le but principal de l'école, c'est l'utopie d'une société plus juste.

Giancarlo Cavinato - secrétaire national MCE