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Soumis par François Perdrial le 25/10/14 – 21:13
MEXIQUE, LE MASSACRE SANS FIN

Tlatelolco, 1521.
Au XVIe siècle, le 13 Août 1521, à Tlatelolco, advint le massacre par les conquistadors espagnols et leurs alliés autochtones contre les Aztèques . 40 000 personnes furent tuées, ce qui signa la fin de la civilisation aztèque.

Tlatelolco, 2 août 1968, place des Trois cultures. Massacre des étudiants. Les forces militaires ouvrent le feu. Des corps sans vie couvrent la superficie de la place. Ils furent déplacés par des camions à ordures. L'explication officielle tint dans le fait que les forces armées durent tirer pour se défendre contre des participants armés et violents. On n'a jamais été en mesure d'obtenir le nombre de morts exact. Selon certaines estimations, il s'élève à plus de 300 ; les sources gouvernementales avancent 40 à 50 décès.
En réponse aux préoccupations du gouvernement mexicain pour la sécurité des Jeux olympiques, le Pentagone fit parvenir au Mexique des instructeurs pour la lutte antisubversive, des armes, des munitions et du matériel pour le contrôle de la manifestation. De nombreux agents de la CIA au Mexique établissaient des rapports quotidiens sur ce qui se passait dans la communauté universitaire.

 
Etat de Guerrero, 26 septembre 2014. Plus de 50 étudiants disparus suite aux affrontements avec la police lors d'une manifestation de l'école d'Aytozinapa le 26 septembre. 28 corps (brûlés) ont été retrouvés dans un charnier à Iguala, à 200 km de Mexico. Dans le cadre de la disparition des étudiants, 22 policiers furent arrêtés.
14 étudiants furent retrouvés, 43 manquent encore à l'appel. Au cours de l'enquête, il a été constaté que certains éléments de la police municipale faisaient partie du crime organisé.
(Republica, 14 / X).
 
On pourrait penser à la «malédiction de la Malinche» (la «traîtresse» qui vendit son peuple à Cortes) qui projette son ombre sur son peuple. Un pays qui tue ses jeunes forces est un pays sans avenir. Un pays qui conçoit son école comme une usine à consensus est un pays sans espoir. Il retourne contre lui les forces et les énergies susceptibles de le transformer profondément.
À la RIDEF de Reggio Emilia les mouvements mexicains de l'école moderne (MEPA et MMEM) ont présenté la réalité dramatique et frappante d'un pays qui ne croit pas à l'école comme facteur d'émancipation capable d'envisager un avenir, instrument de liberté, et, en même temps comme force et espoir d'un mouvement susceptible de s'opposer à la vague néolibérale imposée par les nouvelles mafia, l'OMC, la Banque mondiale.
Un mouvement que nous soutenons depuis la vieille Europe qui a cumulé de nombreuses responsabilités à l'égard des « pays sans espoir », que nous voulons en vie, fort, créatif, stimulant pour un autre monde possible, vigilant dans la défense des droits des enfants privés d'éducation.
Aux mouvements frères, nous ne pouvons qu'offrir notre solidarité et notre soutien, car ce sont eux les protagonistes de leur révolution pacifique, ce sont eux qui affirment que les étudiants doivent «revenir vivants comme ils ont été pris vivants».

                                      Pour le secrétariat MCE, Giancarlo Cavinato